Les rares documents écrits, l'étaient le plus souvent, en caractères chinois
(Chu-han) ou sino-viêtnamiens (Chu-nom), et ne pouvaient donc être déchiffrés que
par de rares lettrés. Nous ne savons que peut de choses de la pratique du Vo au Viet
Nam, sinon qu'elle fut un temps interdite ou "récupérée" officiellement sous son seul
aspect sportif de mise en condition physique. Pour ce qui est de la diaspora
vietnamienne (implantée notamment en Europe et aux USA), ce foisonnement des écoles
et des styles (parfois rivaux) est toujours la règle malgrè les différentes
tentatives de regroupement dans une fédération. Ce foisonnement pose problème
pour nos esprits cartésiens qui veulent que tout soit structuré et codifié.
Cependant, il est la preuve de la formidable richesse du Vo, capable des créations
les plus diverses à partir du fond traditionnel. Ces codifications strictes et
programmes bien definis, ainsi que les regroupements en fédérations sont souvent
trop nivellateurs(quand à la recherche technique).
C'est là un danger de mort pour les particularisme et les écoles dont les maîtres
n'accepterons pas les éxigences "de mise en scène médiatique" ni une quelconque
uniformisation Appauvrissante. Autrefois, la pratique n'était pas limitée par un
programme unique, figé. Chaque Vo-Sinh choisissait son chemin (du moins son maître
l'amenait-t-il a le découvrir) selon sa morphologie et son tempérament
(dans certaines écoles, il était même établi un horoscope -La so tu vi- pour chaque
élève, selon l'astrologie et la cosmogonie sino-vietnamienne, afin de déterminer
le "profil" de la pratique personnelle). S'il existe un si grand nombre de Tao par
école, c'est, pour une part, à cause de cette possibilité de travail plus personalisé
où chacun devait pouvoir trouver des formes correspondant le mieux à sa propre
personnalité. Il faut aussi parler des rapports entre le Vo (en tant qu'Art Martial
du peuple vietnamien) et la boxe chinoise (Vo tau ou Vo that bi truyen Trung Hoa).
Trop souvent, le Vo est cité en référence aux arts martiaux chinois, comme s'il n'en
était qu'un sous produit. Or, nous le verrons dans l'hitorique, le Vo est
intimement lié à l'histoire du peuple vietnamien qui sut, au travers de dures
épreuves, le rendre toujours plus performant, en le remodelant sans cesse.