Des rencontres (Thi Vi) régionales et
nationales avaient lieu tous les ans,
pour les premières, et tous les 3 ans
pour les secondes, permettant aux
meilleurs éléments d'obtenir des postes
d'officiers dans la garde Impériale.
Sous la dynastie des tran (1225-1400)
seront créés des licences et doctorats
ès arts martiaux, ainsi qu'une
académie des arts martiaux (Giang Vo
Duong). C'est là une véritable "âge
d'or" de la pratique martiale au Viet
Nam, age d'or qui donne toute son
originalité au Vo en tant qu'art martial
porté par tout un peuple. Il éxistait
déjà,bien sûr, de nombreuses écoles ou
styles (parfois forts différents dans
leur approche de la tactique du combat)
; cependant, à la différence d'autres
pays asiatiques, la pratique martiale,
en cette fin de "moyen-âge" vietnamien,
n'est pas réservée à la seule caste
militaire ou aux nobles . Ainsi verra-t-on,
lors des invasions mongoles (XIII° siècle),
le général Tran Hung Dao réunir tous les
maîtres d'arts martiaux pour leur demander
de s'unifier afin de former l'ossature
de l'armée populaire (Nhân Dân tu vé).
Armée qui devait par 3 fois, vaincre
la puissante armée mongole (sauvant
ainsi, par contrecoup, le Japon
d'une nouvelle invasion des troupes
de Koubilaï) grace à la mise en pratique
des théories martiales citées. Pour
la première fois, à cette occasion,
toutes les techniques seront
présentées et codifiées, d'autres étant
inventées ou améliorées pour répondre
à la menace spécifique (notamment les
techniques de ciseaux -Giao long cuoc -
destinées à désarçonner les cavaliers
après leur avoir tendu des embuscades
dans des chemins creux). Suite à cette
victoire sur l'armée mongole, le Daï Viêt
connu une forte popularité auprès des
différents peuples de la péninsule
indochinoise et du sud de la Chine ;
il va sans dire que ces techniques
martiales, recevant là un éclat
particulier, furent copiées et
influencèrent à ce moment la pratique
des pays proches. Malheureusement, cet
essor des arts martiaux vietnamiens sera
de courte durée. A la fin de la dynastie
des Tran (1400), le pouvoir Impérial,
en pleine décadence, se met à craindre
le peuple et lui interdit toute pratique
martiale, celle-ci devenant l'apanage
des officiers, des nobles et gens de cour.
L'armée se sépare ainsi peu à peu de la population et lors de l'invasion des
Ming (1406) elle s'écroule littéralement devant les troupes chinoises.
La colonisation des Ming est particulièrement pesante et féroce ; on assiste à
une politique d'assimilation sociale et culturelle forcenée. Les chinois
réquisitionneront même tous les grands ouvrages de la littérature vietnamienne
pour les bruler ou les conserver pour eux-mêmes, tentant ainsi d'anéantir le
patrimoine culturel du Viet Nam. Les tentatives de révolte furent vite écrasées
tant était pesante et efficace la "chape de plomb" étrangère!