Il est indéniable que les arts chinois ont influencé la pratique martiale au
Viet Nam (comme dans de nombreux autres pays asiatiques) et que certaines écoles
vietnamiennes anciennes (Thieu Lam, Bach My Phai...) ou actuelles (Qwan Ki Do, Ecole
HoangNam...) trouvent directement leur source en Chine. Cependant, celà n'autorise
pas à définir le Vo comme Art Martial sino-vietnamien (même si, comme nous l'avons
dit, certaines écoles sont bien d'origine sino-vietnamienne) en lui déniant toute
authenticité par rapport à une culture et une histoire bien particulière.
Que faudrait-il dire alors de ces formes de Karaté-do comme le Gojo-ryu, l'Ueshi-ryu...
qui viennent directement de Chine ou d'autres disciplines plus connues comme
le Ju-Jutsu ou l'Aïkido qui ont toutes puisé à la source chinoise.
Le Vo tire ses racines de l'antiquité vietnamienne (bien avant la présence chinoise)
et son développement technique s'est fait, notamment, pour répondre aux invasions
de la Chine des Han ou encore des Ming, sans oublier les incursions mongoles
et les guerres contre les Châms ou les Cambodgiens.
C'est au cours de cette histoire que le
peuple vietnamien a créé et enrichi ses
propres techniques et styles divers qui
ont, à leur tour, été influencé (ou ont
aussi influencé) par les techniques
chinoises, mais aussi indonésiennes ou
tibétaines. Il ne s'agit donc pas pour
le Vo d'un simple calque des méthodes
chinoises, mais bien d'une confrontation
et d'échanges (qui eurent d'ailleurs lieu
dans les deux sens), le Viet Nam ayant
toujours été un creuset où les influences
étrangères se trouvaient remodelées au
contact des connaissances et des traditions
du pays Viet. Des fouilles archéologiques
(Dong Son) témoignent de l'existence, dès
la préhistoire et la haute antiquité,
de techniques guerrières utilisées par
les anciens vietnamiens. Ces techniques
commencèrent à véritablement s'affiner et à
se développer pendant la dynastie des Hung
Vuong qui règna sur le Van-Lang (royaume de
l'ancien Viet Nam) du VII° au III° siècle av. J.C.