Il faut attendre Le-Loi et ses
partisants (formés à la pratique
des techniques de l'école
Lam-Son) pour voir le peuple
vietnamien, grâce à une énergie
patiemment et secrètement
emmagasinée, réussir à rejeter
l'envahisseur hors de ses
frontières (1427). Arrivé au
pouvoir, Le-Loi va réorganiser
le pays, instituant des concours
littéraires pour recruter les
cadres de l'administration
impériale (le Confucianisme va
alors prendre le pas sur le
Boudhisme) et favorisant le
développement de la pratique des
arts martiaux auprès de toutes
les couches de la population. Il
organisera des examens de Vo
(Minh Kinh Khao) à différents
échelons afin de sélectionner les
meilleurs éléments pour la garde
impériale.
L'instruction suscitera
l'émergence d'une pratique
martiale alliée à
l'acquisition de
connaissances
intellectuelles et
philosophiques (on retrouve
là, notamment, l'influence
de Nguyen-Train, célèbre
écrivain et penseur qui
seconda Le-Loi lors de la
guerre d'indépendance).
Pendant la longue période
qui va suivre (début du XVI°
siècle à la fin du XVIII°
siècle) le Viet Nam va
connaître une guerre
fratricide continuelle entre
le nord (dynastie des Mac
puis des Trinh) et le sud
(dynastie des Le puis des
Nguyen). Le Vo va alors se
séparer en plusieurs courants
ennemis selon le soutien
apporté à l'une ou l'autre
dynastie. Il connaîtra ainsi
une différenciation de plus en
plus forte entre les pratiques,
suivant leur implantation
géographique, amenant la
création de styles bien
spécifiques; De plus, dans le
sud, l'arrivée massive d'émigrés
chinois (ayant fui leur pays
devant l'invasion des Mandchous)
allait influencer durablement
les écoles de cette région.