C'est une grande nouveauté, à une époque où les moeurs restent encore
très frustes (le plus souvent basées sur la violence), de voir la pratique martiale
considérée comme une Voie pour l'accomplissement spirituel de l'individu.
La frontière entre l'art de la guerre (à l'usage de l'armée) et les
arts martiaux deviendra encore plus précise.
De nombreux Maîtres quiteront le devant de la scène pour s'isoler dans
la montagne, refusant ainsi les honneurs pour ne se consacrer qu'à
leur recherche physique et mentale. Ils n'acceptaient que peut
(ou pas) de disciples (leur enseignant des disciplines aussi
diverses que la calligragrie, les échecs chinois, la philosophie
ou encore les secrets de la médecine traditionnelle).
Ils vivaient le plus souvent très
modestement, certains d'entre-eux
étant de perpétuels voyageurs allant
de temples en villages et n'étant
soumis à aucun carcan administratif.
La littérature vietnamienne regorge
de récits retraçant les pérégrinations
de ces hommes décrits comme des
"Chevaliers au grand coeur" et qui
n'hésitaient pas à se porter au secours
des humbles villageois D'autres Maîtres
d'Arts Martiaux (Thay Vo) par contre,
recevront des nomminations officielles
pour aller enseigner dans les plus
lointains villages (chaque village devait
avoir son instructeur reconnu) ou pour
dispenser leurs connaissances aux gens
de la Cour impériale (obligation étant
faîte à tous les fontionnaires et
courtisans de pratiquer le Vo).